Vernon Politique

Un train de déchets nucléaires en gare de Vernon

EdNonrev

Jeudi dernier, un train de déchets nucléaires en provenance des Pays-Bas, après un long parcours par Lille et Amiens, passait en Normandie pour se rendre à La Hague. Un train suivi de près par les militants du réseau Sortir du nucléaire. À Vernon, c’est son président eurois (et adjoint à la mairie), Jean-Claude Mary, qui était présent sur le quai de la gare, en compagnie de quatre militants écologistes.

Arrivée à la gare de Vernon à vingt-trois heures vingt, suite au coup de téléphone de Jean-Claude Mary. Au-delà de l’aspect contestataire, il est présent pour documenter finement les passages de trains de déchets radioactifs. C’est de cette manière que Sortir du nucléaire obtient des renseignements précis sur les trajets et horaires de ces trains, malgré les précautions prises par l’État1.

Sur place, depuis un bon moment déjà, une voiture des forces de l’ordre est présente. Les trois policiers ne sont pas au courant de l’heure d’arrivée du train en gare. Ils se demandent d’ailleurs si celui-ci n’est pas déjà passé. Le train a été repéré peu avant à Argenteuil par les militants antinucléaires, qui en informent les agents présents : “Vous êtes mieux informés que nous !”, s’exclame un policier avec le sourire.

Dans l’attente du passage, les uns et les autres discutent. Les militants informent les policiers quant aux dangers qu’ils perçoivent dans l’énergie nucléaire et le transport de matériaux radioactifs. Les policiers, devoir de réserve oblige, s’abstiennent de débattre, tout en restant cordiaux. Ils s’assurent également qu’aucun des présents ne compte se jeter sous le train.

Vingt-trois heures trente, la radio crépite : les policiers sont informés du passage du train dans les prochaines minutes. Les appareils photo sont de sortie pour les militants, les policiers demandent à chacun de s’éloigner de la voie.

Vingt-trois heures trente-cinq, on entend le train arriver. Avec ses cinq wagons chargés de déchets nucléaires, il passe en quelques secondes. La mission des militants antinucléaires et des policiers est terminée, chacun rentre chez soi. En 2011, une cinquantaine de manifestants avaient protesté contre le passage d’un train de déchets en gare de Vernon. Une mobilisation qui a clairement fait défaut cette fois-ci.

Jean-Claude Mary m’a expliqué la démarche de suivi et de contestation des transports de déchets radioactifs de Sortir du nucléaire :

Ces trains amènent des combustibles usés de toute l’Europe, qui vont à La Hague pour être retraités. Cela ne diminue en rien leur radioactivité, et les produits de fission [NdA : les plus radioactifs des déchets] doivent d’ailleurs être stockés indéfiniment dans d’hypothétiques espaces de stockage de grande profondeur, qui ne sont pas encore construits.

  1. Entre autres : trajets de nuits, sans aucune information du public, et par des itinéraires complexes.