Vernon Politique

La SNCF s’exprime en gare de Vernon

EdNonrev

Un stand tenu par plusieurs intervenants de la SNCF était installé hier après-midi en gare de Vernon, afin de répondre aux questions et critiques des usagers (peu nombreux à s’arrêter) . On en a profité pour leur poser des questions concernant la ponctualité, en net progrès selon la SNCF, et la très hypothétique future gare de Vernon. On a aussi longuement parlé de l’épineux problème du manque de confort aux heures de pointe, à lire dans l’article de demain.


Les retards en 2010 attribués au froid exceptionnel

Tout le monde garde en tête une année 2010 très mauvaise en termes de ponctualité pour la ligne Rouen-Paris. La SNCF blâme le froid exceptionnel de l’hiver dernier, en particulier la glace qui se formait la nuit sur les vitres des trains, les faisant éclater sous la tension1 . Aux dires mêmes de Christophe Lamisse, chargé des relations institutionnelles pour les TER Haute-Normandie : « On n’avait jamais vu ça. » . Par ailleurs, la SNCF estime que l’influence des feuilles mortes sur les voies, dont on avait beaucoup parlé en 2010, ne fut pas cause de retards2.

L’autre gros point noir de l’hiver 2010 était le chauffage défectueux sur les nouvelles rames Bombardier de la ligne. Selon Christophe Lamisse, le nouveau matériel n’était pourtant pas en cause. La panne de chauffage provenait d’une incompatibilité avec le réseau d’alimentation électrique, propriété de RFF, et se produisait lorsque le réseau était proche de sa charge maximale (donc aux heures de pointe) . La panne n’arrivant que dans des situations très précises, le problème fut très difficile à régler pour RFF et la SNCF. Les deux entreprises menèrent d’ailleurs des expériences communes pour le reproduire puis le résoudre.

Les horaires resteront les mêmes en 2012 qu’en 2011, et il n’est prévu aucune nouvelle augmentation du temps de trajet entre Vernon et Paris (mais pas de diminution) dans les années à venir. La SNCF Haute-Normandie est par ailleurs satisfaite de son taux de ponctualité en 2011 : plus de 96 % de ponctualité sur la région, première au niveau national, et 94,6 % sur la ligne Rouen-Paris contre 91 % en 20103 . Espérons pour les usagers que cette statistique se maintienne dorénavant…


Le projet de nouvelle gare définitivement enterré

Il est question depuis longtemps de déplacer la gare de Vernon, la municipalité elle-même ayant envoyés des signaux contradictoires sur le sujet. En 2008, voilà ce qu’on pouvait lire dans le n°114 de Vernon Magazine :

Ce sont environ trois mille personnes qui utilisent les trains à la gare de Vernon chaque jour, autant qu’à Rouen. Si les problèmes seront sans aucun doute réglés avec le déplacement de la gare, il faut encore attendre plusieurs années pendant lesquelles Vernonnais et autres usagers doivent bénéficier de bonnes conditions de déplacement.

Pourtant, la mairie faisait savoir en décembre 2010 par l’intermédiaire de son adjoint Jean-Luc Lecomte, à l’occasion des ateliers thématiques relatifs à la révision du Plan Local d’Urbanisme :

Le déplacement de la gare n’est pas à l’ordre du jour, seul le réaménagement du parvis de la gare est envisagé avec démolition de la halle Sernam. Le rapprochement de la gare SNCF et de la gare routière est difficile compte tenu de l’emprise nécessaire. Il est envisagé sur la ligne Paris – Rouen – Le Havre, une modernisation du sillon. Celle-ci entraînerait la création d’une nouvelle gare à Rouen mais pas à Vernon par manque de financements régionaux. C’est pourquoi, il faut oublier le projet de déménagement de la gare vers le site de la caserne, commente l’adjoint au Maire.

La SNCF, quand à elle, est « à l’écoute des institutionnels », mais estime qu’une nouvelle gare à Vernon « n’est pas d’actualité » et relève d’un « projet à très long terme » . Elle confirme donc, après Jean-Luc Lecomte, l’abandon complet du projet par la mairie et le conseil régional.

La gare actuelle, quand à elle, ne souffre pas de problèmes de sécurité selon la SNCF. Sa fréquentation est restée stable en 2011, entre 3000 et 3500 voyageurs par jour4 . Sa seule limite est son faible nombre de voies, qui empêche un plus grand nombre de trains avec Vernon comme terminus.

  1. L’association Vernon Train de Vie s’était d’ailleurs vue donner l’hiver dernier les mêmes explications par la SNCF.
  2. Ce qui avait alors suscité quelques moqueries des usagers était la présence de panneaux d’informations sur le sujet. En fait, nous a dit la SNCF, ceux-ci étaient la conséquence de la mise en place du « plan automne » , lancé en 2010, et qui a permis d’éviter encore plus de retards. Le « phénomène des feuilles mortes » exige en effet de renvoyer les trains à l’atelier, ce qui cause des annulations en pagaille sur les lignes. Le « plan automne » version 2011 de la SNCF vise à mieux répartir les trains sur les lignes les plus tendues, ainsi qu’à informer les usagers jusqu’à une semaine à l’avance en cas d’annulations. Nous verrons cet automne si ces promesses seront tenues.
  3. La ponctualité d’un train est établie pour la SNCF lorsqu’il a moins de cinq minutes de retard en arrivant au terminus.
  4. Le trafic voyageurs est toujours en augmentation, mais ce sont les gares voisines de Val-de-Rueil, Oissel et Gaillon qui l’ont absorbé avec des fréquentations en hausse. Cette augmentation sur les plus petites gares est une des conséquences du cadencement, selon la SNCF.