Vernon Politique

Au centre-ville de Vernon, Bouygues détruira avant de construire 34 logements

EdNonrev

Le permis de construire de l’immeuble porté par le groupe Bouyugues Immobilier, le long de l’avenue Pierre Mendès France, a été validé le mois dernier par le service de l’urbanisme de la mairie de Vernon. L’occasion de revenir en détail sur ce bâtiment de trente-quatre appartements, plus gros projet immobilier privé en cours dans la ville, et qui devrait voir le jour à la fin de l’année 2012 ou au début de l’année 2013.


Mise à jour, 27 mai 2012 :

Bouygues a mis en place, cette semaine, à l’emplacement du futur immeuble, des panneaux d’affichage publicitaire. Ces panneaux promotionnels comportent des visuels du bâtiment à venir. Leur caractère aujourd’hui public me permet donc de vous les montrer :

Le futur bâtiment, simulation en vue aérienne. | Sources : Alain Elie & Bouygues Immobilier


Le projet Bouygues, comme le projet d’immeuble dit des Chartreux et porté par le groupe MB Immobilier, doit se faire à l’emplacement d’un parc arboré et d’une maison du début du XXème siècle. Comme aux Chartreux, aucun des arbres existants ne subsistera après les travaux. Mais contrairement au projet du groupe MB immobilier, le groupe Bouygues a prévu de détruire entièrement les bâtiments existants, avant de reconstruire un immeuble sur l’ensemble de la parcelle1.

Le futur immeuble occupera donc l’espace compris entre l’avenue Gambetta, l’avenue Mendès France et la rue Samson. Les architectes semblent avoir essayé de prendre en compte la hauteur beaucoup plus faible des bâtiments voisins rue Samson : ainsi, de ce côté-là, l’immeuble fera une douzaine de mètres de haut pour deux étages, une hauteur similaire à celle de la rangée de tilleuls.

Angle de la rue Samson et de l’avenue Mendès France, mai 2012. L’immeuble, à cet endroit, aura deux étages..

Très vite cependant, la hauteur grimpe pour aller jusqu’à 18 mètres de haut (quatre étages) sur la majeure partie du bâtiment, et ce jusqu’à l’angle des avenues Gambetta et Mendès France2. Il y aura à cet endroit un grand balcon d’angle par étage. Par ailleurs, et comme pour de nombreux immeubles récents à Vernon, le dernier étage sera derrière un toit à la Mansart, et ce sur toute la longueur de la construction.

Du côté de l’avenue Gambetta, l’immeuble sera en recul de six mètres, ce qui permettra à Bouygues de réaliser un espace vert planté de bouleaux à écorce blanche. Le reste du bâtiment donnera directement sur l’avenue Mendès France et la rue Samson. Enfin, dans la cour intérieure du bâtiment, invisible de la rue, on trouvera quelques plantations de magnolias, sur lesquels les balcons intérieurs auront une vue imprenable.

C’est une surface d’habitation de trois mille mètres carrés qui sera créée avec cet immeuble, soit environ dix fois plus que dans l’ancienne maison. Le bâtiment sera séparé intérieurement en deux entités de vingt-deux et douze appartements, avec des entrées piétonnes séparées. En large majorité, ces appartements iront du deux au quatre pièces, ce qui est conforme à la tendance actuelle de réduction de la surface des appartements neufs.

Il y aura également trente-cinq places de parking, ce qui était une préoccupation majeure des élus vernonnais de l’opposition aux précédents conseils municipaux. Ces garages seront souterrains, avec une entrée placée dans la contre-allée de l’avenue Gambetta. Selon Philippe Nguyen Thanh, ces garages souterrains sont une conséquence directe de son intervention auprès de Bouygues :

J’ai rencontré les promoteurs, ce qui n’est pas obligatoire. On a émis une demande sur le stationnement, et en conséquence, ils vont faire des parkings souterrains, avec une sortie déportée dans la contre-allée de l’avenue Gambetta.

Les véhicules supplémentaires, qui passeront à l’angle des avenues Gambetta et Mendès France, semblent renforcer la nécessité de la création d’un rond-point à cet emplacement, qui est assez encombré depuis la mise en sens unique de la rue d’Albuféra. Fort heureusement, c’est un projet en cours de la mairie de Vernon, projet qui devrait être réalisé sensiblement au même moment que la construction de cet immeuble.

À ceux qui trouveraient dommageable la destruction des bâtiments existants et la suppression de tous les arbres du parc, le maire de Vernon répond très clairement que son pouvoir est limité en la matière, compte tenu des fortes contraintes de densification du centre-ville et des règles qui encadrent la délivrance des permis de construire :

On ne peut pas tout conserver, notamment par rapport aux exigences du schéma de cohérence territoriale en matière de densification [NdA : le SCOT est défini par la CAPE] : veut-on que Vernon soit une structure urbaine ou pas ? Des sites, monuments et rangées d’arbres sont inscrits aux Monuments Historiques à Vernon, et font partie du patrimoine de la ville. Mais si Bouygues est en conformité avec le plan local d’urbanisme, notamment pour la hauteur maximale, je ne peux pas grand-chose de plus [NdA : comme empêcher la destruction de la maison].


Aller plus loin

Article de janvier 2012, sur ce Petit journal, et consacré aux immeubles devant voir le jour en 2012 au centre-ville de Vernon : En 2012, quatre immeubles sortiront de terre au centre-ville de Vernon

  1. Alors que le projet des Chartreux prévoit la conservation du bâti existant, et sa revente à part après la construction d’un immeuble dans le parc attenant.
  2. Cette hauteur de 18 mètres n’est pas très éloignée de la hauteur actuelle de l’immeuble blanc situé de l’autre côté de l’avenue Mendès France.