[nom supprimé], le webmestre de la mairie de Vernon. Un webmestre est responsable de la conception, de la maintenance et du bon fonctionnement au quotidien du site internet.
La mairie l’avait annoncé voilà six mois, il est en ligne depuis une semaine. Pour le moment, l’essentiel de son contenu provient du site précédent, même si de nouveaux services ont fait ou vont très bientôt faire leur apparition.
Le site se veut plus clair, plus facile d’utilisation pour les Vernonnais, en particulier pour les internautes occasionnels. Pour le moment, difficile de juger, le site étant encore loin de sa version finale.
Au rang des principales nouveautés : la création d’un espace vidéo, des actualités et un agenda plus fournis et personnalisés, un espace personnel permettant de contacter la mairie, une version mobile, la possibilité de payer en ligne les services municipaux, et une accessibilité renforcée pour les malvoyants.
La mairie de Vernon a fait le choix de s’appuyer pour ce nouveau site sur le prestataire français Telmédia1. Le coût ? 25 000 euros environ pour la fourniture de la plateforme technique, la gestion au quotidien étant assurée par la mairie2.
[nom supprimé], le webmestre de la mairie, parle d’un « gros travail d’adaptation » de cette plateforme pour arriver au site internet actuel. S’il juge Telmédia « très bon » en ce qui concerne cette phase de conception du site, il reproche néanmoins un suivi technique approximatif et peu réactif une fois la conception terminée3.
Au rang des satisfactions, le caractère « modulable » de la solution technique de Telmédia. Cela doit permettre à la mairie d’ajouter de nouvelles fonctionnalités au cours du temps4. C’est ce qui se produira d’ici trois semaines environ, avec l’arrivée du paiement en ligne par carte bancaire. Il est également possible de créer des mini-sites indépendants, ce qui a été fait avec le musée de Vernon.
Moins satisfaisants, les très nombreux bugs qui émaillent actuellement ce nouveau site5. [nom supprimé] assure qu’ils seront résolus « dans les trois semaines à venir », et invite les Vernonnais à signaler les problèmes qu’ils pourraient rencontrer.
Page d’accueil du nouveau site internet de la mairie.
Un des arguments donnés par la mairie pour la création d’un nouveau site était l’amélioration de l’ergonomie et de la navigation. Un objectif difficile, la faute à un précédent site plutôt clair. Ainsi qu’à un volume de contenus important, « plus proche d’une ville de taille moyenne comme Chartres que d’une ville de 25 000 habitants », affirme [nom supprimé], qui cite pour comparaison le site principal (plutôt daté) de la mairie de Louviers.
Il fallait donc, en particulier « pour ceux qui connaissent moins internet », proposer les informations de plusieurs manières différentes, que chacun y trouve son compte. Un choix assumé, cohérent, mais dont l’application se révèle à l’usage très déconcertante, et globalement peu pratique pour l’internaute confirmé6. Un aspect renforcé par l’inefficacité de la fonction « Recherche » …
À l’inverse du reste du site, la page d’accueil est plus ergonomique qu’auparavant. Elle mène aux pages les plus demandées par les habitants, telles que le menu des cantines, les marchés publics de la mairie ou les diverses démarches réalisables en ligne (pré-inscriptions et demandes de documents d’état-civil pour le moment). Elle affiche également un agenda, des actualités et les vidéos.
Quant à la version mobile, force est de constater qu’elle contient l’essentiel pour l’internaute. Et son chargement est rapide, même si on pourra lui reprocher un nombre de clics parfois important avant d’arriver à l’information recherchée.
Version mobile du site internet.
L’autre nouveauté la plus visible est l’apparition d’un « espace personnel » pour les Vernonnais. Après inscription, ils pourront ainsi proposer des « informations » ou des « contenus » à la mairie, via des pages spécifiques. Il est également possible de « signaler une erreur » repérée sur le site internet.
On peut aussi suivre ses démarches administratives, et c’est dans cet espace qu’on pourra payer les services municipaux. Une section devrait bientôt permettre de signaler des problèmes dans la ville, comme par exemple les nids-de-poule. En fonction du profil enregistré (famille, jeune, entreprise, etc.), le site propose également dans cet espace personnel une sélection d’actualités et d’évènements à venir.
Enfin, la « Web TV » du site est pour le moment alimentée par un prestataire extérieur7. Mais la mairie réfléchit à l’ouverture de cette section aux Vernonnais eux-mêmes, associations ou particuliers, qui pourraient ainsi diffuser de courtes vidéos sur le site. Une page Facebook est également à l’étude, tandis que Twitter n’a pas encore été évoqué8.
Ce nouveau site se veut donc manifestement plus participatif, et globalement plus moderne que l’ancien9. Reste à voir, une fois que le site aura été nettoyé de ses nombreux bugs, si la nouvelle ergonomie sera adoptée par les internautes vernonnais. Et si les promesses en termes de contenus (des vidéos, un agenda et des actualités plus riches qu’auparavant) seront tenues par le service de communication de la ville.
Mise à jour, 25 janvier 2013 :
- L’article a été expurgé de tout nom de fonctionnaires municipaux, sur demande du maire de Vernon (demande assortie d’une menace de poursuites judiciaires, compte tenu de « la protection des fonctionnaires que toute autorité territoriale doit mettre en oeuvre »).
- En effet, le maire de Vernon exige de ma part que je ne ne cite « aucun nom de fonctionnaire, quel qu’il soit, quelle que soit sa fonction et dans tous vos articles. »
- Explications ici : Censure : le maire socialiste de Vernon menace de me trainer en justice
Aller plus loin
Article de Paris Normandie, qui porte sur les nouveautés et les points positifs du lancement du site : Vernon à l’heure du web 2.0
Article de Caméra Diagonale, avec une démonstration en vidéo des fonctionnalités d’accessibilité du site : Vernon, un nouveau site pour la ville
- Telmédia est une entreprise fondée par des anciens journalistes de la Voix du Nord, spécialisée dans la fourniture de sites internet aux collectivités locales.Selon ses créateurs, elle est indépendante. En réalité, elle est partie intégrante du groupe de presse belge Rossel, par l’intermédiaire de sa filiale internet Audaxis.
- L’ancien site internet avait coûté environ 15 000 euros à l’époque.
- Le site était ainsi difficilement accessible pendant les 48 à 72 heures qui ont suivi son lancement. Un bon exemple d’un suivi quelque peu minimal, sinon défaillant.
- Par exemple, il est techniquement possible de publier les permis de construire et de les répartir sur une carte, à l’instar d’Issy-les-Moulineaux. Ou de diffuser en direct les conseils municipaux, comme à Louviers.
- En vrac : site non compatible avec Internet Explorer pour le moment, fonction « Agenda » non fonctionnelle, fonction « Recherche » à peine fonctionnelle, textes qui ont disparus, restes du développement du site internet comme des Lorem Ipsum, etc.
- Par exemple : on peut trouver des documents en plusieurs exemplaires, présentés de façon différentes dans plusieurs sous-sections. Les services publics sont sur une carte, mais pas les restaurants et les hôtels, présentés en liste. Tous les documents du site sont présents en doublon dans un « espace documentaire », sans que cela ne soit précisé dans cet espace ou ailleurs. Il est en fait souvent difficile de naviguer dans le site sans revenir à la page d’accueil.
- Et non par le service de communication lui-même. Un choix qui permettra, si le succès n’est pas au rendez-vous, d’arrêter cette expérimentation sans frais excessifs.
- En ce qui concerne l’Open Data, soit la mise à disposition la plus large possible des données municipales publiques, rien n’est prévu pour le moment.
- De quoi partiellement satisfaire le candidat non-déclaré de l’UMP pour les municipales de 2014, Sébastien Lecornu. Celui-ci disait en effet il y a un mois être en faveur de la possibilité de faire des démarches administratives et des paiements sur le site de la ville.