Vernon Politique

Mairie de Vernon : la CFDT très critique, puis fort conciliante

EdNonrev

Début avril, la CFDT tenait réunion sur “le stress au travail” pour les employés communaux, sur fond de conflits avec la CGT dans l’Eure. L’occasion de sévères critiques envers Jean-Luc Piednoir, premier adjoint chargé du personnel, lui aussi membre de la CFDT1.

 

Entre une affluence très faible, des accusations nettes de la part des trois agents venus à la réunion, et des reproches de la CFDT quant aux locaux syndicaux (avant que le syndicat ne revienne sur ses propos), la situation à la mairie de Vernon semble rester délicate, après la conférence de presse tenue par la CGT en décembre dernier.

À la mairie, “on est en plein dans la souffrance au travail”

 

C’est la conclusion a laquelle a abouti Christian Pavec, le secrétaire général adjoint de la CFDT-FP, après que les trois présents aient formulé des accusations de favoritisme. Entre autres reproches, sont souvent revenus “une mauvaise répartition du travail” entre les employés au sein d’un même service, ainsi que la “peur d’être vus” pour les employés souhaitant se rendre au local syndical4.

 

Dominique Taddéï a alors expliqué qu’il était “resté en retrait jusqu’à présent”, car ayant “toujours eu de bons rapports” avec le premier adjoint au sein du syndicat, sa position “était difficile”. Mais il a incité les trois présents à “tout consigner” car “il faut des faits” et “des écrits”. Il a estimé que sinon, Jean-Luc Piednoir allait “démonter” les observations des syndicats.

 

 

 


 

Bisbilles avec Jean-Luc Piednoir autour du local syndical …

 

Pendant plusieurs dizaines de minutes, c’est autour du local syndical que les présents à la réunion ont discuté. Actuellement, le seul local consacré à ces activités à la mairie est occupé par la CGT, qui refuse l’idée de partager ce local avec un autre syndicat.

 

Serge Coeuret, responsable du développement de la CFDT-FP de l’Eure, a affirmé que selon ce qu’il en avait entendu, “c’était pour emmerder la CGT” que cette proposition avait été faite. Christian Pavec, lui, “comprend” le refus de la CGT : “Tu peux tomber sur un syndicat véreux qui bave tout au patron, il est normal que chacun ait sa boutique”.

 

En conséquence, la CFDT-FP a affirmé qu’elle allait “bouger”, mais surtout qu’elle irait “en justice” si la mairie ne donnait pas des locaux “distincts” aux deux syndicats.

 

 

 


 

…et la CGT qui ne croit pas à la volonté de “travailler ensemble”

 

Lors de la réunion, la CFDT s’est beaucoup exprimée sur la nécessité pour les deux syndicats de travailler de concert sur ces sujets, pourquoi pas “en intersyndicale”. Dominique Taddeï a estimé qu’il fallait que “CGT et CFDT puissent travailler normalement sans être obligés de se battre l’un contre l’autre”.

 

Du côté de la CGT et de Laurent Dupré, le représentant du personnel municipal, le ton se fait critique et désabusé envers la CFDT lorsqu’on lui rapporte ces propos, quelque temps plus tard. Il note en particulier qu’il n’a “pas eu d’échos” du syndicat depuis la réunion du mois d’avril, et se montre très sceptique quant à la volonté de la CFDT de peser.

 

 

 


 

La CFDT change radicalement d’avis après sa réunion avec Jean-Luc Piednoir

 

Contactée après la réunion avec le premier adjoint, la CFDT semble avoir changé d’avis : le syndicat n’a plus de revendications. Ce dernier affirme qu’une solution “a été trouvée” pour le local, dans le cadre d’un “dialogue social” qui s’est “bien passé”.

 

Jean-Luc Piednoir donne le même son de cloche, affirmant que la discussion “entre gens intelligents” a été “fructueuse”. Le local sera “partagé” avec la CGT, chacun ayant son propre ordinateur et son propre casier5. Quant à la “souffrance” au travail, l’adjoint affirme que la CFDT a “reconnu que les droits des agents étaient mieux reconnus qu’il y a cinq ans”.

 

Concernant le local, la CGT estime qu’elle n’a pas à partager son local avec un syndicat qui n’a pas de représentant élu du personnel. Et si la CFDT avait un local séparé, la mairie serait alors “obligée d’en faire cinq” d’après elle, un par syndicat national. CGT et CFDT ne semblent pas prêtes à enterrer la hache de guerre dans le département, et encore moins à Vernon…