Vernon Politique

Municipales 2014 : Pierre Zimmermann, candidat de l’opposition à Saint-Marcel

EdNonrev

2013-05 - Pierre Zimmermann

C’est officiel depuis le dernier conseil municipal de Saint-Marcel : Pierre Zimmermann, conseiller municipal, sera le candidat de l’opposition pour les élections municipales de 2014, avec la liste sans étiquette “Saint-Marcel, Un Avenir Pour Chacun”.

Comme l’autre candidat déclaré, Jean-Pierre Laurin, il critique sévèrement la gouvernance du maire Gérard Volpatti (UMP), qu’il estime pas assez transparente et quelque peu dispendieuse des deniers publics. Il fait également de nombreuses propositions pour une ville qu’il habite depuis plus de 25 ans.

Pierre Zimmermann a 45 ans. Après avoir longtemps travaillé comme responsable de production dans une PME, il a postulé en l’an 2000 au service de l’eau de Saint-Marcel. Aujourd’hui, cette compétence ayant été dévolue à la CAPE, c’est là qu’il exerce, en tant que responsable de la distribution et de la qualité de l’eau pour 24 communes du territoire1

Il estime que son histoire personnelle lui donne une légitimité certaine pour se présenter :

J’ai connu Saint-Marcel en tant qu’administré, en tant qu’employé communal, et depuis 2008 en tant qu’élu. J’ai donc une vision assez globale du fonctionnement de la commune de Saint-Marcel.

Pierre Zimmermann travaillait depuis quelque temps à “un programme parallèle”, en tant que conseiller municipal d’opposition. Mais le déclencheur de sa candidature, d’après lui, a été le conseil municipal du 7 février dernier et les réactions de la majorité à la demande d’avoir une tribune dans le journal municipal :

Pendant cinq ans, on s’est côtoyés, on a pris des repas ensemble. Jamais on n’a manqué de respect […] ça m’a un peu révolté. […] je me suis indigné de leur comportement anti-démocratique, ainsi que du comportement du maire quand il parle à Monsieur Laurin2.

Aux dernières élections municipales, le candidat figurait sur la liste sans étiquette de Rémy Gascoing, aujourd’hui décédé. Pierre Zimmermann a proposé à Rémy Cron, également élu d’opposition et membre du Parti Socialiste, de “mutualiser” leurs forces “pour présenter une liste contre la majorité actuelle”. Il a été désigné candidat le 15 mars dernier.

S’il tient à “bien faire la différence entre sans étiquette et apolitique”, il assure ne pas vouloir “avoir de comptes à rendre” à un quelconque parti, seulement “aux administrés” Saint-Marcellois. Et précise sa pensée :

Je pense que les bonnes idées peuvent être à droite, à gauche, au centre. Pour moi, aux élections municipales, c’est une histoire d’hommes et de valeurs humaines avant toute chose. C’est ma réponse à ceux qui essaieraient de me cataloguer du PS.

Par ailleurs, il affirme qu’il ne compte se présenter ni aux élections législatives, ni aux élections cantonales, et qu’il réduira probablement sa charge de travail à la CAPE s’il est élu3. Il ne compte pas non plus être présent à la communauté d’agglomération, laissant le soin à d’autres élus de sa liste d’y représenter Saint-Marcel. Une pierre dans le jardin de Gérard Volpatti, président de la CAPE et conseiller général de l’Eure, non-inscrit depuis 2012.

S’il reconnaît une certaine inexpérience du jeu politique4, Pierre Zimmermann assure vouloir “insuffler une nouvelle dynamique” à une opposition Saint-Marcelloise parfois perçue comme peu virulente. Il accepte les remarques qui lui sont adressées sur ce plan : “C’est le métier qui rentre”.

Il montre, en tout cas, ce qui semble un désir sincère d’être utile à ses concitoyens, désir qu’il voit comme la continuité de sa profession :

Je m’éclate à la CAPE quand je rends service aux gens. Ce que je fais à la CAPE, je veux le faire dans la ville. À la CAPE, j’ai un employeur sur le papier, Gérard Volpatti, mais dans ma tête j’en ai 60 000 : tous les habitants de la CAPE. C’est pour eux que je travaille.

À Saint-Marcel, il estime que le comportement de Gérard Volpatti n’est “pas assez démocratique” envers les membres du conseil municipal et les habitants. Il appuie son propos en affirmant être “obligé d’aller à la chasse aux informations”, notamment à propos des études lancées par la majorité et dont les résultats ne sont pas présentés “spontanément” aux conseillers municipaux5.

Pierre Zimmermann assure qu’il recevra les Saint-Marcellois sans rendez-vous s’il est élu, et compare cette promesse avec le comportement du maire :

À écouter les gens de Saint-Marcel, il n’est plus si proche que ça des gens. […] J’ai pu discuter avec des administrés pour qui il était très difficile d’obtenir des rendez-vous sur des dossiers épineux. […] Quand la personne a fait l’effort de se déplacer en mairie, la moindre des choses est de la recevoir.

Le candidat reproche également à Gérard Volpatti “des projets un peu tape-à-l’œil”, qu’il met en rapport avec l’augmentation de la dette de Saint-Marcel depuis 2006 de plus de 40 %. S’il reconnaît que celle-ci, comparable en proportion à celle de Vernon, “est en-deçà de nos capacités d’emprunt“, il estime que la conjoncture économique devrait inciter à la prudence :

Je ne dis pas du tout qu’il ne faut pas faire d’investissements. […] en période de crise, il est temps de se poser, faire des projets c’est bien, mais j’ai aussi la volonté de désendetter un peu Saint-Marcel.

Il parle également du projet de cité lacustre en bord de Seine. Tant le PPRT de la Snecma, que “le coût de construction et d’entretien” ou la faible distance avec la station d’épuration, lui font se “poser des questions”. Il approuve, par contre, la réhabilitation du chemin de halage en bord de Seine.

Si Pierre Zimmermann ne tient pas à dévoiler l’ensemble de son programme tout de suite, il n’hésite pas à faire quelques propositions concrètes :

  • Il promet une baisse de 30 % des indemnités du maire, et de 10 % pour les adjoints. Il dit vouloir “geler les taux” des impôts locaux, du moins “tant que le pays ne recouvrera pas une croissance significative”.
  • Il donne priorité à la qualité de la voirie, en lançant d’abord une étude sur leur état actuel, puis “un programme pluriannuel de réfection”.
  • Sur l’eau, sujet qui lui “tient à cœur”, il propose une réutilisation d’une partie des eaux consommées par la piscine intercommunale pour le nettoyage des rues et trottoirs, à l’image de ce qui se fait à Rennes et ailleurs.
  • Il souhaite “la création de logements multigénérationnels” sur les terrains des maraîchers, pour les personnes âgées et les jeunes actifs, dans le but de “libérer les pavillons pour les couples avec enfants”.
  • Le candidat se montre “tout à fait” favorable à la mise en ligne sur le site internet de l’ensemble des études d’urbanismes réalisées pour la ville car “payées par le contribuable”.
  • Vis-à-vis du conseil municipal, il compte proposer à l’opposition, s’il est élu, “un poste d’adjoint” et “un poste de délégué” à la CAPE6.

En ce qui concerne la communauté d’agglomération, et la question de savoir si certains Saint-Marcellois n’estimeront pas être “mieux servis” par un Gérard Volpatti qui y est très impliqué, Pierre Zimmermann se montre plus que clair , parlant d’une “vision globale de partage” :

Je n’aime pas ce terme, qui m’interpelle. Je pense que je discuterai avec eux […] la CAPE n’est pas le joujou de Saint-Marcel, mais un établissement qui doit servir toutes les communes de façon équitable, et ne doit surtout pas privilégier la commune dont le président est originaire.

Le candidat de l’opposition est actuellement en train de constituer sa liste. Le seul autre nom qu’il donne est celui de Thierry Herdewyn, également conseiller municicpal d’opposition. Il la présentera aux Saint-Marcellois “le moment venu”, tout en assurant qu’il n’y aura aucune prédominance de membres du Parti Socialiste7.

Pierre Zimmermann compte distribuer un tract une fois par mois dans les boîtes aux lettres de Saint-Marcel jusqu’à l’élection, et vient d’ouvrir un site internet. Il sera régulièrement présent dans la galerie marchande du centre commercial. Une réunion publique de présentation de son programme sera organisée à la rentrée.

Il assure avoir eu jusqu’ici des retours positifs des habitants croisés, depuis qu’il s’est déclaré candidat. Enfin, il affirme, avec un certain étonnement, que Gérard Volpatti aurait proposé à des membres de sa future liste de le rejoindre8.

Enfin, s’il n’a “pas de commentaire” à faire sur l’autre candidature Saint-Marcelloise pour ces élections municipales de 2014, celle de Jean-Pierre Laurin, il lui a tout de même souhaité “bonne chance”, ainsi que d’être “un peu plus mordant envers notre cher maire”.


Second tract de la liste Saint-Marcel, Un Avenir Pour Chacun

2013-05 - Seconde lettre de Pierre Zimmermann


Infos pratiques

Pour s’informer, proposer sa présence ou manifester sa sympathie envers la liste Saint-Marcel, Un Avenir Pour Chacun, il est possible de joindre Pierre Zimmermann au 06 67 18 04 39 ou en écrivant à [email protected].

Site internet : Saint-Marcel, Un Avenir Pour Chacun

  1. Gérard Volpatti est donc son patron, comme président de la communauté d’agglomération. Une situation qui ne le perturbe pas : “Ca ne change absolument rien. Je lui fais le clin d’œil que mes absences [NdA : lors de la campagne] seront toujours justifiées par la prise de congés.”
  2. Il est vrai que si les questions de Jean-Pierre Laurin sont parfois gauches, les réponses de Gérard Volpatti et de ses adjoints sont, elles, souvent ouvertement moqueuses.
  3. Et donc son salaire : “Je vais m’orienter vers un mi-temps ou un trois-quart temps”.
  4. À l’image de votes fréquemment sans explications en conseil municipal, qu’il justifie par des explications déjà données à de précédents conseils ou lors des commissions municipales (fermées au public).
  5. Il cite le contrat qui lie Saint-Marcel à l’architecte Thierry Huau, pour des études d’urbanisme à l’horizon de la prochaine décennie. Les résultats ont été présentés publiquement au début de cette année aux Saint-Marcellois, sans toutefois que ne soient mis à disposition les documents concernés, ni à la presse, ni sur le site internet de la ville.
  6. Pour la CAPE, il n’aura pas le choix : la réforme territoriale l’obligera à laisser une présence proportionnelle à l’opposition parmi les délégués de Saint-Marcel.
  7. Lui-même, s’il a été “une année, il y a dix ans”, encarté au PS, n’est aujourd’hui membre d’aucun parti politique.
  8. Y compris des membres siégeant actuellement dans l’opposition au conseil municipal.