Les premières réunions entre Orange et les services techniques de la mairie de Vernon viennent de se tenir. L’ex-opérateur public a annoncé qu’il brancherait les premiers logements de la ville en 2016.
La fibre optique permet des débits de 100 Mb/s au minimum. C’est plusieurs fois plus élevé que l’ADSL, qui monte jusqu’à 25 Mb/s. Cette dernière technologie est amenée à devenir un véritable goulot d’étranglement pour les entreprises et les particuliers : son débit ne pourra absorber l’augmentation très forte des besoins.
Comme le Grand Évreux Agglomération et Louviers, Vernon a été choisie par les opérateurs privés pour y investir dans le déploiement du très haut débit. Elles représentent 20 % de la population du département. Cela permet à ces collectivités de ne pas avoir à investir elles-mêmes, contrairement au reste de l’Eure1.
Jean-Luc Lecomte (PCF), l’adjoint à l’urbanisme de Vernon, estime que la ville a “beaucoup de chance d’avoir été sélectionnée par les opérateurs”, compte tenu de sa petite taille. Même s’il reste favorable à ce que “les opérateurs prennent en charge le déploiement du très haut débit” sur tout le territoire français, contrairement à ce qui a été décidé par l’État dans le plan Très Haut Débit.
À Vernon, où c’est Orange qui est responsable, les études diverses seront menées en 2015, les premières prises posées en 2016, et le déploiement terminé vers 2020. Contactée pour plus de précisions, l’entreprise ne souhaite pas communiquer sur ce sujet pour le moment.
Les premiers quartiers qui recevront la fibre optique ne sont pas encore connus : ils seront déterminés à l’aide d’études géomarketing, c’est-à-dire qu’Orange commencera par les plus rentables3. Les Vernonnais les plus éloignés, dans les zones les moins denses, peuvent s’attendre à être servis en dernier.
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La mairie échappe aux travaux lourds
Après examen approfondi, il ne sera pas nécessaire d’ouvrir la grande majorité des rues de Vernon. Pas besoin d’installer au préalable les fourreaux habituellement indispensables à la pose de la fibre optique. Du côté de la mairie, c’est un vrai soulagement technique et financier4.
Jean-Luc Lecomte, agent d’Orange quand il n’est pas élu, et qui estime le très haut débit “extrêmement important pour les années à venir”, en explique la raison :
Sur le terrain ça passe, de très bons réseaux ont été faits il y a trente ans [NdA : pour le téléphone], on va pouvoir retuber dedans.
Le LRBA pas (encore) prévu pour être couvert par Orange
Le site est en cours de reprise par la ville, la CAPE et le conseil général, au travers d’une société publique locale (SPL). Encore militaire à l’époque, il n’a pas été inclus dans la zone de couverture lorsqu’Orange a manifesté son intérêt pour déployer le très haut débit à Vernon.
Aujourd’hui, Jean-Luc Lecomte compte engager des négociations sur ce sujet, soit directement, soit au travers de la SPL. Le but serait de savoir “quel prix” il faudrait payer à Orange pour qu’elle inclue le LRBA dans son plan de déploiement. Il se ferait alors de façon tout aussi privée que le reste de la ville.
Cependant, Jean-Louis Destans, le président du conseil général de l’Eure, déclarait en mars que “les zones économiques sont prioritaires dans le plan de fibrage” du Département. Et ajoutait qu’il “faudra voir ce que dit la CAPE”5. Des propos complètement différents de l’option proposée par l’adjoint vernonnais.
Cela représente un déploiement privé d’un côté, coûteux pour la mairie de Vernon ou la SPL. Un déploiement public de l’autre, coûteux pour le conseil général, la CAPE et la SPL. Un bel imbroglio en perspective, pas forcément rassurant pour les futurs habitants et entreprises d’un LRBA qui commence tout juste sa reconversion civile…