Ce matin, place De Gaulle, une petite cinquantaine de membres de l’Alliance Vita, ex-Alliance pour les Droits de la vie, manifestaient contre la proposition de loi permettant le mariage homosexuel. Fondée par Christine Boutin en 1993, l’association se dit aconfessionnelle mais est largement composée de catholiques. Elle est par ailleurs opposée à toute forme d’euthanasie, et à l’interruption volontaire de grossesse.
Comme dans 75 autres villes de France ce jour-là, l’association communiquait exclusivement à propos de l’adoption par les couples homosexuels, aux cris de « Un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants ! ». Toute une scénographie avait été mise place autour du « jeune ailé » et de sa banderole, avec les femmes d’un côté, qui portaient des tee-shirts roses, et les hommes de l’autre, avec des tee-shirts verts.
Marie-Violaine Crestani, la déléguée départementale, à propos du choix de l’enfant comme thème de manifestation :
Nous voulons mettre l’enfant au cœur du débat, mais nous sommes [aussi] contre le mariage homosexuel. Nous voulons la protection des enfants, lancer un grand débat national sur le sujet. Cela [le mariage et l’adoption pour les homosexuels] remettrait en cause les bases de la société. On fait croire aux enfants que c’est pareil : nous considérons que c’est un mensonge.
Et lorsqu’on lui a demandé la raison pour laquelle aucune mention de religion n’est faite dans les documents distribués durant la manifestation :
Ce sont des vérités qui s’adressent au cœur de l’homme, pas besoin d’étiquette pour amener ces vérités. Je crois que c’est complètement universel.
Parmi les rares passants en ce mardi matin, les réactions étaient contrastées mais pas indifférentes. On a surpris des regards peu amènes envers les manifestants, notamment. Mais aussi deux dames qui reproduisaient le débat entre tenants et opposants de l’adoption par des couples homosexuels.
Cela m’a semblé une bonne occasion pour demander à chacun des trois candidats de droite, les seuls déjà en campagne pour les élections municipales de 2014 (Jean-Luc Miraux, Sébastien Lecornu et Bernard Touchagues), s’ils étaient ou non opposés à la proposition de loi du gouvernement. Je leur ai également demandé si, en tant que maires, ils refuseraient de célébrer de telles unions, comme de nombreux maires en France l’ont annoncé. Un article suivra si les candidats répondent à ces questions.