Vernon Politique

ZAC Fieschi : les aménageurs et la CAPE à la rencontre des Vernonnais

EdNonrev

Mercredi soir se tenait à la mairie de Vernon une réunion destinée à informer les Vernonnais quant au projet de la ZAC Fieschi, relancé il y a quelques semaines par la CAPE. Les aménageurs RSA et EAD, qui seront chargés de vendre les parcelles à des promoteurs, étaient présents, ainsi que Gérard Volpatti, président de la CAPE, et le maire de Vernon avec son premier adjoint.

 

La quarantaine de Vernonnais venus ce soir-là ont posé de nombreuses questions. Deux préoccupations se sont nettement dégagées à cette occasion : la circulation, alors que les abords de l’ancienne caserne sont déjà engorgés aux heures de pointe. Ainsi que la vente de l’intégralité ces 600 nouveaux logements, un nombre élevé pour une ville de 25 000 habitants

La ZAC Fieschi, un futur quartier résidentiel “qui doit vivre”

 

Le projet prévoit d’installer en bordure de l’avenue de Rouen une trentaine de maisons de ville jumelées, avec un étage et des combles. Ces logements, les premiers construits, correspondront à ce qui existe déjà sur cette avenue. Michel Landry, le directeur opérationnel de Rouen Seine Aménagement, explique cette décision :

Ce qui existe aujourd’hui le long de l’avenue de Rouen, c’est un mur, ce qui est un peu aride. Le fait d’y placer des maisons de ville doit permettre de retrouver un effet de rue : nous allons garder cet esprit d’enceinte, tout en l’ouvrant sur la ville.

 

À l’inverse, plus on se rapproche de la voie ferrée, plus les bâtiments prendront de la hauteur (jusqu’à trois étages). Pour Gilles Merrien, le directeur d’EAD, l’objectif était de “répondre aux corps des bâtiments militaires” qui seront conservés.

 

En ce qui concerne l’urbanisme du futur quartier, les deux aménageurs sont conscients qu’ils devront trouver un équilibre entre l’enclavement et l’ouverture sur la ville. Michel Landry :

Nous voulons faire une mixité entre un peu d’activité commerciale, des équipements publics et les habitations. L’idée est de ne pas faire un nouveau ghetto résidentiel, c’est un quartier qui doit vivre. Mais on n’est pas figés : on est sur une approche environnementale, avec une volonté de faire avancer ce projet en impliquant les habitants, et on discutera aussi avec les promoteurs.

 

Le directeur opérationnel de RSA a aussi travaillé sur les friches urbaines massives des centres-ville de Roubaix et de Tourcoing. Il prévient que la réussite (ou l’échec) du futur quartier Fieschi, comme pour toute transformation d’envergure, ne sera connue que “dans une trentaine d’années”.

 

 

 


 

La circulation, une inquiétude palpable

De nombreuses questions se sont attardées sur ce point. En effet, aux abords de l’ancienne caserne, de l’avenue de Rouen au pont de la voie ferrée, les embouteillages sont aujourd’hui systématiques aux heures de pointe.

 

Gilles Merrien, qui travaille également sur le quartier Flaubert, qui doit naître à Rouen, avait suggéré aux élus de réduire drastiquement les obligations en matière de places de stationnement. Ces derniers ont refusé cette proposition, qui aurait abouti à un stationnement un peu plus éloigné des habitations, à l’image de ce qui se fait aujourd’hui en Allemagne ou en Hollande.

 

En conséquence, les aménageurs feront une étude de circulation. Tout en se montrant relativement confiants sur le sujet :

Ça reste un quartier d’habitat, pas commercial ni tertiaire. On n’aura pas trop ce phénomène de pointe, qui génère des circulations comme on peut avoir sur d’autres secteurs.

 

L’essentiel des aménagements de circulation devrait, selon le premier adjoint Jean-Luc Piednoir, se situer avenue de Rouen, “pour faciliter l’entrée et la sortie” des véhicules. Il estime surtout que l’étalement des travaux du nouveau quartier (2014-2021) permettra aux collectivités de s’adapter à la situation en temps voulu. Et affirme travailler en étroite collaboration avec le Conseil Général sur ce sujet.

 

Au sein du quartier, la réponse du premier adjoint aux interrogations des habitants se base toute entière sur les “circulations douces” (piétons et vélos) et les transports collectifs, afin de réduire au maximum l’usage de la voiture. Aucun nouveau pont ou passerelle, ni automobile ni de “circulations douces”, n’est prévu au-dessus de la voie ferrée.

 

Enfin, tous les intervenants présents ont précisé au public que les voiries visibles dans les visuels du projet ne sont qu’une ébauche. Leurs dimensions et leur sens constituent encore des points à préciser. Une seule certitude pour Jean-Luc Piednoir : “éviter que les voitures ne traversent pour gagner du temps”. Des propos confirmés par le directeur d’EAD : “on ne veut pas d’une autoroute au milieu du quartier”.

 


 

Vente des logements : EAD-RSA et Jean-Luc Piednoir plus confiants que les Vernonnais

Le public présent s’est inquiété de la commercialisation d’un nombre si élevé de logements. Rappelons à ce propos que la CAPE et Vernon ne courent aucun risque financier direct. En effet, ce risque est maintenant pris en charge quasiment exclusivement par Eure Aménagement Développement, l’agglomération de Rouen ayant négocié une participation de RSA détachée de ce risque1.

 

Pour Philippe Nguyen Thanh, la question ne se pose pas vraiment, car il y avait “une nécessité” de construire sur cette friche proche du centre-ville. Jean-Luc Piednoir, pour sa part, estime que l’augmentation rapide de la population vernonnaise, montrée par les derniers recensements, devrait permettre d’absorber ces nouveaux logements sans problème. En effet, la ville “n’est pas extensible”, ce qui est une caractéristique de Vernon, à l’étroit dans ses frontières administratives2.

 

Le directeur d’EAD s’est aussi montré relativement confiant. Selon son expérience, le marché de l’immobilier fonctionne en effet par cycles. Comme, aujourd’hui, nous serions “plutôt en bas du cycle”, il estime que celui-ci ne peut “que repartir” à la hausse.

 

Le directeur opérationnel de RSA, s’il a affirmé que “des promoteurs sont déjà intéressés”, s’est cependant montré nettement plus prudent dans ses propos :

Le contexte économique n’est pas évident, on a fait des hypothèses de commercialisation en fonction de ça. Maintenant, ça va forcément bouger dans le temps [NdA : à la hausse ou à la baisse], une opération d’urbanisme évolue, je n’ai pas plus de réponses que ça aujourd’hui.